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26 mars 2006

Seven Swords

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« C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes » cet adage s'adapte parfaitement a l'élan cinématographique chinois du moment. Après un retour fracassant de Jackie Chan dans un New Police Story gonflé à bloc, c'est au tour de Tsui Hark, un autre cinquantenaire de revenir sur le devant de la scène avec son dernier film, j'ai nommé Seven Swords.    

Wu Xia Pan Power

Alors qu'on le croyait artistiquement mort et condamné à réaliser des films difformes et indigestes comme Black Mask 2, c'est en 2004 que Tsui Hark fait de nouveau parler de lui et de son projet ambitieux. A l'heure des autoroutes de l'information, le bruit ne met pas longtemps à se propager. Les fans surexcités se pressent de relayer l'information sur les forums et autres sites Internet en espérant que Seven Swords sera à la hauteur de The blade, le chef d'œuvre que le réalisateur nous a offert en 1995. C'est d'un grand cri solennel que les adorateurs de Hark scandent : « Alléluia le messie est de retour ! ».

En 2004 donc, le monde entier est au courant que Tsui Hark réalise un wu xia pian. Le genre a été popularisé par Chang Cheh dans les années 60 et est revenu a la mode en l'an 2000 grâce à Ang Lee et son Tigre et Dragon ainsi qu'à Zhang Yimou et ses deux films Hero et Le secret des poignards volants. Pour Seven Swords, Tsui Hark ne s'embête pas trop avec les scènes contemplatives. D'ailleurs son scénario ne s'y prête pas vraiment. Le film conte l'aventure de 7 sabreurs possédants chacun une épée avec un pouvoir spécifique. Ces sabreurs s'unissent pour lutter contre des chasseurs de primes qui déciment les villages chinois.

Oubliez les scènes de Hero ou les protagonistes se battent dans des décors ressemblant a des tableaux colorés. Oubliez les combats aux allures de ballets de Tigre et Dragon. A l'opposé de ses collègues Lee et Yimou, Hark réalise un film brutal et bestial et dès les premières images, on est prévenu. On sait que le film sera axé sur les combats.

Seven Swords = The Blade 2 ?

La question brûle les lèvres de tous ceux qui ont redécouvert le cinéma grâce à The Blade : est ce que Seven Swords est aussi bon que The Blade, Tsui Hark est-il capable de réitérer l'exploit de 1995 ? Si en posant la question on se demande si les chorégraphies des combats sont impressionnantes alors là, je dis oui. La scène qui ouvre le film, un vrai monument de cruauté en est la preuve irréfutable. C'est un massacre de villageois où la caméra devient furieuse et où le cinéma de Tsui Hark reprend pleinement ses droits de siéger à l'Olympe du septième art. Si le réalisateur d'origine vietnamienne se permet une entorse à la promesse faite a son public de ne pas utiliser de câbles pour ses combats, il n'en reste pas moins vrai que les scènes de mêlés ou autres affrontements sont spectaculairement bien réglées. De ce coté la, on est rassuré. A vrai dire, avec l'artiste martial Donnie Yen a la tête des 7 sabreurs il ne pouvait pas en être autrement...

Par contre, là ou le film pêche, c'est dans la multiplication des personnages principaux. Si dans The Blade, le héros était seul, dans Seven Swords, les héros sont sept et à l'exception de quelques maigres flash-back, on ne connaît rien de leurs motivations ou de leur passé. Ils sont balancés à la face du spectateur tout comme le créateur des 7 épées. Si les héros ont été choisis pour porter les 7 épées, on ne sait pas non plus pourquoi. C'est dommage, cela empêche de s'impliquer au delà du simple statut de spectateur. J'aurais le même reproche pour la meute de chasseurs de primes. Ils sont habillés comme si ils sortaient tout droit d'un conte d'heroïc fantasy ou d'un RPG mais leurs caractères n'ont aucune épaisseur. Ce sont juste des brutes sanguinaires avec de grosses épées. Dix ans après The Blade, Tsui Hark arrive encore à innover. On en oublierait presque son détour par Hollywood et son insupportable Black Mask 2. Si les combats orchestrés avec brio de Seven Swords arrivent encore a nous étonner, il manque un petit quelque chose pour donner à ce film une dimension épique. Un petit quelque chose qui s'est peut être perdu dans les bobines supplémentaires que Tsui n'a pas monté. On sera fixé si un jour on découvre le montage de 4 heures qu'il devait diffuser au cinéma.

Viandox 

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