L'impasse
Avant d’être un passionnant film de gangster, « L’impasse » est surtout un drame à hauteur d’homme d’une beauté somptueuse. Un film ou s’entremêle un suspens digne du cinéma de Hitchcock et une dimension tragique, rappelant le travail de Shakespeare. « L’impasse » est un film puissant construit autours du thème de la rédemption impossible. Souvent galvaudé parce qu’elle est aujourd’hui utilisée a toute les sauces, l’appellation «chef d’œuvre» s’impose parfaitement ici.
On y suit Carlito Brigante ancien trafiquant de drogue new-yorkais fraichement sorti de prison qui a décidé de rentrer dans le droit chemin, de reconquérir le cœur de celle qu’il a laissé en rentrant en prison et de monter une affaire de vente de voitures sous le soleil des Bahamas. Seulement quand on est un gangster, on replonge forcement dans le crime.
Avec ce film, De Palma nous démontre toute les facettes de son talent. Tour a tour, il est un excellent technicien imaginant de sublimes plans de caméra, un raconteur d’histoire hors paire et un grand directeur d’acteur. Mais surtout, il fait vibrer le spectateur avec deux tours de force visuels.
Le premier au début du film quand Carlito est acculé dans une salle de bain, un flingue sans munition dans les mains et des mecs prêts à le dessouder de l’autre coté de la porte. Cette scène (utilisée pour l’affiche du film) témoigne de la situation du personnage tout au long du film. Il est seul, il sait qu’il va crever mais il ne sait pas exactement quand. Le second tour de force se déroule pendant la dernière demie heure du film. C’est une course poursuite haletante. Une vraie leçon de cinéma pour tous les adorateurs du 7 eme art.
Viandox